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Jeudi 25 Juillet 1940

Pour ne pas changer, j’ai un cafard monstre ce soir. Voilà plus de deux mois que je n’ai pas eu de nouvelles de chez nous.

Que devient tout mon monde. Ils sont mon unique pensée et toute la journée nous ne parlons que de notre famille et que de ce qui peut bien se passer en France.

A force de manger des patates nous en sommes dégoûtés et pour nous changer, nous faisons des repas merveilleux, en paroles.

 

 

 

Samedi 27 Juillet 1940

RAS

 

Vendredi 26 Juillet 1940

RAS. Je m’ennuie comme hier et comme demain.

Il parait qu’on va pouvoir écrire dimanche. Mais nos lettres parviendront elles et ne suivront elles pas le même chemin que celles de Charleville et de Libramont.

Il parait aussi que nous serions lâchés avant deux mois. Je voudrais y croire mais je n’ose pas de peur d’être déçu.

 

Dimanche 28 Juillet 1940
10ème

Ce matin, nous sommes allés au travail mais nous avons reçu une averse corsée qui nous a obligés à rentrer à 9 h.

Je me suis changé et n’ayant pas d’autres culottes je suis resté en caleçon jusqu’àprès le repas en attendant que mon pantalon soit sec.

Cet après-midi, j’ai écris ma première lettre à ma femme. Quelle joie pour moi. Je voudrais pouvoir le faire tous les jours. Vivement que j’en reçoive une à mon tour afin d’être tranquillisé sur toute ma famille.